(Edito)

L’avènement de Paulin Lendongolia à la tête de la Tshopo, une vaste province de la République démocratique du Congo, a été salué par les Tshopolais et a suscité des espoirs immenses.

Étant jeune et ayant déjà une expérience en tant que député provincial et vice-gouverneur de Madeleine Nikomba, Paulin Lendongolia suscitait l’espoir d’une gouvernance basée sur les résultats. Dès son investiture en juin 2024, l’actuel locataire du gouvernorat a bénéficié d’un soutien populaire massif.

La majorité des Tshopolais espérait que sa prise de fonction marquerait un tournant dans la gouvernance et le développement de la Tshopo. En plus, ils aspiraient à une véritable renaissance économique et sociale.

Curieusement, la confiance de l’autorité auprès de la population est en train de s’émietter au fur et à mesure. Pour preuve, des voix se sont élevées contre lui afin de fustiger l’opacité qui a caractérisé sa gestion durant les 3 mois qu’il a régné en seul maître de la province. Cette période semble avoir amplifié les inquiétudes quant à son efficacité sur le terrain.

Les acteurs de la société civile, préoccupés par l’absence de transparence, ont demandé un audit avant même la mise en place du gouvernement provincial, afin que la population soit informée sur la gestion de la province avant l’installation de son nouveau gouvernement.

Face à la gestion de tâtonnement de l’actuel locataire du gouvernorat, qui est au cœur d’une vague de critiques au sein de l’opinion publique, le sujet a intéressé votre média d’investigations lumiernews.net, qui se pose la question suivante : « le gouverneur Paulin Lendongolia Lebabonga n’est-il pas un frein pour l’émergence de la Tshopo ?»

Ainsi, votre média a tendu son micro baladeur à certains habitants de Kisangani et usagers des axes routiers Kisangani-Opala, Kisangani-Banalia, Kisangani-Bafwasende.

Voici les réactions des uns et des autres :
Fiston Lunyuki, taximan motard travaillant souvent sur l’axe routier Kisangani-Opala, a déclaré :
« Nous pensions que les choses allaient changer avec ce jeune gouverneur. Mais aujourd’hui, nous ne voyons rien.»
À ses propres interrogations :
« Est-ce une comédie de ce que nous voyons sur l’axe Kisangani-Opala ou bien un essai ? ».

Richard Kadogo, un autre usager, déplore la mauvaise qualité des infrastructures routières :

« Avant le lancement des travaux, cette route était praticable. Maintenant, c’est pire. Notre province n’a pas de chance. Les mêmes problèmes que nous avons dénoncés sous Madeleine Nikomba se répètent sous le règne de Paulin Lendongolia.»

Les témoignages recueillis auprès des usagers d’autres axes routiers tels que Kisangani-Banalia et Kisangani-
Bafwasende sont également désastreux.
À Kisangani, les personnes approchées par notre micro baladeur ont exprimé leur déception quant à la gestion du gouverneur Paulin Lendongolia.

C’est le cas de ce jeune chercheur, Alfred Makonga, qui a évoqué l’axe Congo Palace-Rond-point du Canon, qualifiant de saupoudrage les travaux exécutés depuis plusieurs mois, laissant ainsi la population dans une désillusion totale.

Quant à Meschak Omalela :

« On se demande pourquoi nos autorités de la Tshopo ne suivent pas le modèle des autres provinces. Prenons l’exemple du Bas-Uélé, les échos de sa gestion sont encourageants. Il est jeune comme notre gouverneur, mais on ne sait pas pourquoi rien ne va ici à la Tshopo. »

Ce dernier déplore l’abandon total de la route Chololo en ces termes :
« C’est vraiment une honte lorsque je vois comment la route Chololo se détériore sous les yeux impuissants des gouvernants. Cela fait plusieurs années que ce tronçon est quasi impraticable. Il est temps que le gouverneur travaille avec détermination et volonté pour satisfaire la population. Ça ne va pas », s’est-il exclamé.

De nombreux autres habitants de la ville de Kisangani ont exprimé une déception amère quant à la gestion du gouverneur Paulin Lendongolia, qu’ils qualifient de soporifique.

De l’espoir à la désillusion.

Paulin Lendongolia se rend également coupable de violations de la loi régulant les marchés publics en RDC.

Outre les contrats de gré à gré qu’il a attribués à toutes les entreprises exécutant des travaux publics de pacotille, il n’a pas dérogé à ses habitudes lors du renouvellement partiel du charroi automobile de la province.

Sans lancer un appel d’offre, le gouverneur Paulin Lendongolia a procédé à l’achat de véhicules donnés aux membres provinciaux, à certains membres de son cabinet et aux membres du bureau de l’assemblée provinciale. L’opinion ne connaît pas qui a vendu ces véhicules au gouverneur Paulin Lendongolia ni combien la province a dépensé pour cette opération. Cela suscite l’indignation et des remous au sein de l’opinion publique.

« Nous déplorons ce manque flagrant de transparence dans la gestion des fonds publics utilisés pour ces acquisitions. On ne sait combien le Gouverneur a dépensé du trésor public pour acheter ces véhicules. Nous sommes déçus. Il gère la province comme s’il s’agissait de son entreprise », déclare un acteur scientifique.e

Face à ce tableau sombre, qui découle du reportage réalisé par votre média lumiernews.net à travers son micro baladeur, il est à souligner que Paulin Lendongolia débute son mandat dans un climat de mécontentement croissant.
S’il ne prend pas rapidement des mesures pour corriger les erreurs dans lesquelles il est plongé et répondre aux attentes de la population, il risque d’être un véritable frein au développement de la Tshopo.

Il est impératif que le gouverneur redonne espoir à la population, notamment en initiant des projets concrets pour améliorer les infrastructures routières et en rendant des comptes sur les dépenses publiques pour se disculper de l’opacité dans la gestion.

Rédaction.